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11 novembre 2006 6 11 /11 /novembre /2006 08:35



Nous étions intervenus il y a quelques mois auprès de la direction d’EADS sur l’usage de l’anglais dans l’entreprise.

 
 
 
 
 
 
 
 

La tribune a publié aujourd’hui 2 articles intéressants sur le sujet. La journaliste avait contacté notre coordinateur syndical Jean – Bernard GAILLANOU à ce sujet, suite à l’article publié sur ce blog…

 
 
 

Vous trouverez donc l’analyse de la journaliste sur ce problème qui dépasse évidemment EADS et Eurocopter.

 
 
 
Bonne lecture !
 
 

 
 
 

Les syndicats résistent au "tout anglais" (*)

 
 
 

Récemment, le ministre de l'Économie et des Finances était interpellé au Sénat sur le fait que de grandes entreprises françaises, comme Thales, Airbus et Eurocopter du groupe EADS, dont l'État est actionnaire, ne disposent pas de version française de leur site Internet. Au même moment, la CFDT d'EADS adressait un courrier à la direction des relations sociales du groupe pour contester, en se reposant sur la loi Toubon, le recours au " tout anglais ", non seulement sur les sites Internet mais aussi sur les systèmes d'information en interne.

 


Tout en anglais. " La demande est partie d'Eurocopter, explique Jean-Bernard Gaillanou, coordinateur CFDT, où entre le nouvel organigramme, les procédures définissant le fonctionnement de l'entreprise et le système d'évaluation des cadres entièrement libellés en anglais. Les salariés, notamment ceux qui n'ont pas été bercés par la langue de Shakespeare, ne s'y retrouvent plus. " Face à la progression de l'anglais tous azimuts - 9 % des grandes entreprises franciliennes ne communiqueraient plus qu'en anglais (*) -, les syndicats se mobilisent pour faire respecter la loi Toubon de 1994, qui oblige l'employeur à rédiger en français tout document comportant des dispositions dont la connaissance est nécessaire au salarié. " À nos yeux, l'usage de l'anglais ne doit pas s'affranchir des législations nationales et du respect de certains principes. Tel est le sens de notre intervention auprès de la direction d'EADS, souligne Jean-Bernard Gaillanou. Exiger la maîtrise d'une langue étrangère à des salariés travaillant à l'international, rien de plus légitime. Par contre, imposer le "tout anglais" à des populations qui n'en ont ni la sensibilité ni le besoin peut sembler assez absurde. "

 


Pourtant, mal aimée à Bruxelles, où on la soupçonne d'entraver la libre concurrence, la loi Toubon peine à se faire respecter. " La Commission européenne accepte difficilement cette loi qu'elle considère comme une entrave à la libre prestation de services et circulation de marchandises, précise Benoît Tabaka, juriste spécialisé en droit des technologies de l'information. La pression exercée par Bruxelles explique le cadre souple d'interprétation de la loi adopté par le gouvernement. Comme en témoigne une directive émise en février 2005 par la Direction générale des fraudes (DGCCRF) sur la façon dont les inspecteurs doivent contrôler la loi Toubon, qui va vers davantage de souplesse. " La résistance au " tout anglais " serait-elle un combat d'arrière-garde insensé ? Pas si sûr. En mars dernier, suite à une procédure engagée après des années de bataille interne par le CE, les CHSCT et la CGT, la filiale américaine de General Electric, GE Healthcare, implantée à Buc près de Versailles, a été condamnée à une lourde pénalité pour ne pas avoir assuré la traduction en français d'une série de documents techniques et de sécurité. Cette décision, première en son genre, pourrait avoir un impact sur d'autres entreprises opérant en France et sur les marchés internationaux.

 


Plus anecdotique, mais non moins révélateur, il y a quelques années un bras de fer serré entre la direction d'Axa Assistance et les représentants de la CFTC avait abouti au retrait d'un logiciel de messagerie interne disponible dans sa seule version anglaise. Depuis, la direction a pris les choses en main en instituant une véritable politique linguistique, et notamment une " commission de terminologie ".

 
 
 

 
 
 

Comment le "globish" se diffuse au grand dam des linguistes (*)

 



Banalisé dans les entreprises, le " global english " serait en passe de devenir l'espéranto de notre siècle. Nos linguistes s'inquiètent de l'utilisation, par des Français à destination d'autres Français, de cette version appauvrie de l'anglais.

 
 
 

Que les conseils d'administration de firmes françaises, dont les membres sont tous français, siègent en n'utilisant que l'anglais ne peut se soutenir par aucun argument... ", s'insurgeait il y a quelques temps l'académicien Alain Decaux dans un discours prononcé sur l'avenir de la langue française. En réalité, ce n'est pas tant le fait de parler anglais qui pose problème. Faute de mieux, son usage s'avère indispensable dans bien des cas. Ce qui est regrettable, en revanche, aux yeux des linguistes, est le recours banalisé - souvent parce que " cela fait bien " - à une langue que l'on ne maîtrise que trop mal.

 


" Lorsque l'on parle "globish"dans une entreprise, le langage est défini par son niveau le plus bas, surtout s'il est parlé par les personnes le plus haut placées. N'étant pas complet, cet anglo-américain des affaires et du management est devenu l'espéranto de notre siècle, mais avec des moyens d'expression beaucoup plus réduits que ceux qu'offre toute langue maternelle ", constate Alain Rey, linguiste et rédacteur en chef des éditions Le Robert.

 


Ni qualité, ni élégance. Or c'est précisément cette médiocrité qui ferait la force du " globish " - terme issu de la contraction de " global " et " english ". Ce degré zéro de l'expression s'est même trouvé un gourou zélé en la personne de Jean-Paul Nerrière, ancien directeur de marketing d'IBM et auteur du livre à succès Don't speak english, parlez globish ! (éd. Eyrolles), qui propose " ni élégance, ni qualité, ni même conformité à la langue mère, mais bien une efficacité prosaïque ". Le globish, dont le terme à été déposé par son ardent défenseur, s'appuie non seulement sur une méthode d'apprentissage, mais également, nous dit l'auteur, sur un réseau de professeurs, à l'instar de l'organisme de formation aux entreprises, Westmill. Composé de 1.500 mots et de quelques règles de phonétique et de grammaire de base, cet idiome bannit expressément humour et subtilités de langage et laisse la part belle aux répétitions et aux lourdeurs sans fin, car son seul objectif est de se faire comprendre partout et par tous, un point c'est tout ! " Il n'est en aucun cas une première étape vers une connaissance plus approfondie de l'angloricain. Ceux qui l'apprennent doivent cesser leurs efforts dès qu'ils l'ont dompté ", précise J.-P. Nerrière, qui propose de jeter les bases d'une culture sociale sans frontières et lutter contre la langue anglaise là où elle ne l'attend pas. Il s'agit, autrement dit, d'apprendre le globish pour mieux combattre l'english. " Vous inscrire dans cette nouvelle démarche aura le mérite de vous faire défendre votre langue, en contribuant à asphyxier l'anglais dans son adipeuse, mais appauvrissante diffusion universelle ", assure-t-il. C'est précisément cet appauvrissement dont s'inquiètent nos linguistes.

Deux langues malmenées. On ne badine pas avec les langues. C'est de diversité culturelle dont il est question. " Quand on est entre francophones ou franco-parlants, l'emploi du "globish" est une déperdition à tous les niveaux. Ça fait du mal non seulement à la langue française, mais d'abord et avant tout à la langue anglaise et surtout à la communication et à sa qualité ", affirme Alain Rey. Par ailleurs, malgré sa pauvreté sémantique, cet anglo-américain des affaires réussit à contaminer les autres langues, en commençant par la nôtre qui semble très perméable à ses charmes. On ne compte plus les mots empruntés à ce jargon. De la " conf'call où il est question de scoring ", au " meeting avec "the"big boss pour discuter des KPI ", le globish dégouline de partout. D'après Alain Rey, "l'emprunt est nécessaire à toutes les langues. Et l'anglais n'est pas en reste, qui emprunte très largement au français. Il y a en revanche un risque d'appauvrissement lorsque tous les emprunts viennent de la même source. "

 


Les anglicismes peuvent être enrichissants s'ils définissent une réalité qui n'existe pas en français, mais deviennent ridicules quand ils correspondent à des réalités qui peuvent parfaitement être exprimées en français. S'il est difficile de réagir contre le phénomène du " tout anglais " à une époque où les évolutions se décident largement au sein des entreprises, autant se donner les moyens, par le biais de traductions et de formations appropriées lorsque besoin en est, de communiquer dans la diversité des mots. " Les mots sont le sel de la vie. Plus on oublie les mots, plus on ferme les fenêtres... à la fin, on devient aveugle ", assure le romancier Erik Orsenna.

 
 
 
À méditer...
 
 
 

(*) La Tribune 9 novembre 2006

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commentaires

J
>...alors, comme l'occitan se trouve déjà au-dessous de la route avec un seul (dernier) petit "Was ist das ?", le français a intérêt à réouvrir quelques fenêtres pour aérer son château s'il ne veut pas se trouver d'ici deux générations dans un cercueil !Js.
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E
<br /> D'où le sens de notre action syndicale dans l'entreprise EADS / Eurocopter !<br /> <br /> A suivre.<br /> <br /> <br />

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