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6 septembre 2006 3 06 /09 /septembre /2006 11:20

L’anglais envahit de plus en plus nos entreprises. Dans des entreprises de plus en plus internationales comme les nôtres, l’anglais est la langue officielle. Cela serait un combat d’arrière garde que de s’y opposer. Cela n’aurait pas de sens.
 
 
 
 
L’usage de l’Anglais ne doit cependant pas s’affranchir des législations nationales, et du respect de certains principes. C’est le sens de l’intervention de la CFDT du groupe EADS auprès de la direction générale. Eurocopter, est pris en exemple, mais des situations similaires existent bien évidemment dans l’ensemble des entités.

Thierry BRETON, Ministre de l’Economie et des Finances qui représente l’actionnaire français est récemment intervenu auprès des directions d’AIRBUS, MBDA et THALES, pour que leurs sites internet ne soient pas uniquement en anglais…
 
 
 
 
 
 

 
CONFIDENTIEL
 
 
 
05 août 2006
 
 
 
Bercy n'aime pas l'anglais

Le ministère de l'Economie et des Finances va officiellement demander à Airbus, Thalès et MBDA (missiles), trois groupes dont l'Etat est actionnaire, de prévoir une version française de leur site internet. En raison du nombre élevé de leurs clients d'origine anglo-saxonne, ces entreprises ont choisi l'anglais pour leurs sites.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
European Aeronautic Defence and Space Compagny

 

  Paris le 29 Août 2006

 

 

 

 

Monsieur le Directeur des Relations Sociales d'EADS France

 

 

 

 

L’utilisation de l’anglais progresse dans le monde ou nombre d’entreprises, travaillant à l’international, généralisent l’emploi de l’anglais comme langue de travail.

 

 

 

 

Ce faisant, les salariés se heurtent parfois à la politique de la langue française qui garantit, aux citoyens, un “ droit au français” non seulement dans leur vie quotidienne de consommateurs mais également de travailleurs.

 

 

 

 

La loi du 4 août 1994 dite “ loi Toubon “ comporte des dispositions relatives à l’usage du français dans l’entreprise. Elle a ainsi modifié le Code du travail afin de permettre, à tout salarié français, d’employer le français comme langue de travail. Elle a introduit l’obligation pour l’employeur de rédiger en français tout document comportant des obligations pour le salarié ou des dispositions dont la connaissance est nécessaire à celui-ci pour l’exécution de son travail.

 

 

 

 

EADS n’échappe pas à la règle et une grande partie des documents est rédigée en anglais. Je ne prendrai qu’un seul exemple avec EUROCOPTER qui utilise l’anglais comme première langue dans la diffusion de bon nombre de documents comme l’organigramme de VITAL avec des libellés anglo-saxons non compréhensibles par une grande partie des salariés.

 

 

 

 

Les procédures définissant le fonctionnement de l’entreprise sont rédigées uniquement en anglais. Il en est de même pour le site internet uniquement en anglais alors même que celui d’EADS est multilingue. Sans parler des cadres dont la rémunération est variable et qui doivent utiliser l’outil MAPS pour la définition de leurs objectifs. Cette définition doit être faite en anglais et pose des problèmes pour les salariés qui ne sont pas familiers avec l’usage courant de cette langue. Dans la mesure ou les objectifs qui doivent être exprimés clairement et bien compris des deux parties, conditionnent la rémunération de ces cadres, cette obligation peut être considérée comme ‘’ limite ‘’ par rapport au droit du salarié.

 

 

 

 

Ces quelques exemples qui sortent du cadre de la loi, sont nombreux dans bon nombre d’établissements du Groupe.

 

 

 

 

C’est pourquoi, la CFDT du Groupe EADS vous demande de remédier à ce problème afin de revenir à une situation normale et de faire appliquer une politique pluraliste et interculturelle dans l’emploi des langues de travail dans l’intérêt de chaque partie.

 

 

 

 

Dans l’attente, recevez, Monsieur le Directeur, nos respectueuses salutations.

                                                                                                   

 

 

 

                                                                                                 

 

Les coordinateurs CFDT EADS Jean-Bernard GAILLANOU, Jean-Marie PEETERS

 

 

 

 



 

 

 

Pour alimenter la réflexion...

 

 

 

 

La suprématie de l’anglais n’est pas une fatalité

 

 

                                                                                                

 

 

RESPONSABLE du dictionnaire « le Petit Robert » et linguiste réputé, Alain Rey explique à notre journal pourquoi la suprématie de l'anglais n'est pas une fatalité.

 

 

 

 

Pensez-vous que le combat de certains syndicalistes contre l'obligation - illégale - d'utiliser l'anglais comme langue de travail en entreprise est perdu d'avance ?

 

 

 

 

Alain Rey.

 

 

 

 

Pas du tout. L'utilisation systématique de l'anglais est un effet de mode, d'ailleurs assez ridicule. Vous constatez que certains chefs d'entreprise forcent leurs collaborateurs à parler anglais entre eux, alors qu'eux-mêmes maîtrisent très mal cette langue.

 

 

Que dans certaines entreprises qui travaillent à l'international, une partie du personnel parle une langue étrangère, cela n'a rien de choquant.

 

 

Mais il n'y a pas que l'anglais. Toutes les autres langues ont le droit de cité. Et si l'anglais domine aujourd'hui dans les relations internationales, je suis persuadé que dans vingt ans il sera moins important que le chinois.

 

 

Qu'y a-t-il de plus inquiétant, l'usage systématique de l'anglais, ou le remplacement de mots-concepts français par des anglicismes, qui se transforment en jargon ? Toutes les langues sont perméables à l'influence des autres langues ; le français comme l'anglais où la moitié des expressions sont d'origine française. La pénétration de certains anglicismes dans le langage économique est quasiment inévitable. Comme le mot « management » par exemple, qui vient d'ailleurs du français « ménage ».

 

 

En revanche, il nous faut lutter contre l'hégémonie globale d'une langue. Par exemple, en informatique, quand ce n'était encore qu'une affaire d'ingénieurs, de gens formés aux Etats-Unis, il était normal que leurs logiciels soient en anglais. Mais, aujourd'hui, l'informatique est devenue un outil de travail universel, et il n'y a aucune fatalité à ce que ces systèmes d'information soient en anglais. Sous peine de créer une réalité à deux vitesses, entre ceux qui pratiquent et les autres. Je comprends que les syndicats s'en émeuvent.

 

 

Surtout lorsque cela aboutit à un jargon, souvent approximatif, incompréhensible pour la plupart des employés... Que l'on donne des cours d'anglais, ou d'autres langues européennes d'ailleurs, à tous les employés qui ont besoin de s'en servir, très bien.

 

 

Moi, je défends le bilinguisme. Mais que l'on demande aux gens d'être en conformité avec un jargon emprunté de l'américain, qui n'est souvent pas identique d'un pays à l'autre, d'une entreprise à l'autre, c'est cela qui est insupportable. Car il est bon de rappeler tout de même que notre langue est le reflet de notre culture, celle dans laquelle on a grandi, et qui fait un des liens principaux de la communauté à laquelle on appartient.

 

 

 

 

Le Parisien , samedi 23 octobre 2004

 

 

                                                     

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