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17 octobre 2006 2 17 /10 /octobre /2006 12:52

Journée mondiale du refus de la misère
 
Une journée pour faire entendre la voix des plus pauvres
 
La Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, souligne que la pauvreté persiste en France et dans le monde. La CFDT s’associe à cette journée et rappelle ses priorités contre l’exclusion.
 
La France va mieux. Tous les indicateurs ou presque sont au vert. La croissance repart. Le chômage recule. Mais derrière le discours officiel, qui tient le plus souvent de la méthode Coué, le quotidien de millions de personnes ne change pas. Logements insalubres ou pas de logement du tout, chômage de longue durée, accès aux soins difficile… : la misère est loin d’avoir disparu dans l’Hexagone.

Tous les ans, plusieurs organisations s’unissent pour lancer un appel contre la pauvreté. La Journée mondiale du refus de la misère est née de la volonté du père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, qui a fait poser une dalle au Trocadéro, à Paris, rappelant que « Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les droits de l’homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré ». C’était le 17 octobre 1987. Depuis, cette dalle a été reproduite dans de nombreux pays. En 1992, l’Onu a proclamé officiellement le 17 octobre Journée mondiale du refus de la misère.

Cette année encore, ATD Quart Monde, Amnesty International, le Secours catholique et l’Action mondiale contre la pauvreté lancent un appel commun sur le parvis du Trocadéro, « évoquant les reculs des années passées et proposant une mobilisation au-delà des seules actions d’urgence ». Un appel particulier cette année, le collectif ayant à cœur de rappeler ses exigences aux candidats aux élections de 2007. Sans oublier la dimension internationale de l’évènement. Une cérémonie sera organisée à New York, en présence du secrétaire général de l’Onu. Des concerts et des expositions se dérouleront à Saint-Pétersbourg, un rassemblement aura lieu aux Philippines, ainsi que des manifestations en Australie, au Guatemala, au Burkina Faso…

La CISL (Confédération internationale des syndicats libres) appelle tous ses adhérents à participer à cette journée. La CFDT sera bien sûr présente au rassemblement du Trocadéro, qui débutera à 10 heures et se déroulera toute la journée. « Toutes les équipes CFDT sont invitées à prendre part aux multiples initiatives locales lors de cette journée, précise Jacques Rastoul, secrétaire confédéral. Mais le 17 octobre n’est pas un but en soi. C’est aussi l’occasion de rappeler l’implication de la Confédération dans la lutte contre l’exclusion et, pour les militants, d’afficher nos revendications. Nous devons être présents ce jour-là, mais également poursuivre tout au long de l’année notre analyse et notre action contre les phénomènes de pauvreté, dans le monde du travail et en dehors du travail, avec les partenaires de l’insertion. Et ce, à tous les niveaux : dans les entreprises, dans les territoires et les branches. »
 
Inégalité… même devant l’exclusion. Car la pauvreté n’est pas uniforme. Elle s’est complexifiée, et une vision globale serait erronée. « Pauvreté, précarité, chômage, exclusion, monoparentalisme peuvent être mêlés, mais sont à distinguer, affirme Jacques Rastoul. Le travail ne protège plus autant de la pauvreté. Il existe plusieurs millions de travailleurs pauvres, indépendants compris, et une majorité sont des femmes. Des inégalités anciennes perdurent, d’autres apparaissent, telles que le patrimoine, les origines ethnique, sexuelle, géographique, ou selon la taille de l’entreprise dans laquelle on travaille. Le travail, et pas seulement la perte d’emploi, peut être source d’exclusion, du fait des conditions de travail, des accidents du travail, du décrochage des compétences face aux évolutions des qualifications. » Pour la CFDT, il est donc essentiel de connaître les processus d’entrée et de sortie de la pauvreté et de l’exclusion, afin de démontrer que l’on peut s’en extraire ou les éviter.

Ce qui rejoint l’invitation du collectif à « comprendre comment chacun, là où il est, peut agir ». L’acteur syndical dispose de nombreux moyens pour cela. Plusieurs champs fédéraux sont particulièrement concernés par les situations de pauvreté et de précarité, notamment le commerce, les services, la production agricole ou les industries à bas salaires. De nombreuses sections syndicales ont engagé des actions au sein de leur entreprise dans des domaines aussi variés que l’accompagnement de salariés en insertion, la lutte contre l’illettrisme, le surendettement. Il s’agit de sortir les personnes de la pauvreté, mais également de mener une action préventive au sein des entreprises pour que les salariés fragiles ne basculent pas dans l’exclusion. La lutte contre le racisme et contre toute forme de discrimination, l’insertion des personnes handicapées, par exemple, rejoignent cette préoccupation. L’action des comités d’entreprise est, à ce titre, primordiale, grâce à la politique sociale et solidaire qu’ils peuvent mener et grâce à leur partenariat avec des associations, comme le fait par exemple l’Uncovac, association proche de la CFDT qui permet d’offrir des vacances à des familles en situation d’exclusion.

La négociation collective a également permis des avancées dans la lutte contre la pauvreté. Chez les animateurs de vente, notamment, qui ont souvent plusieurs employeurs et dont le statut est des plus précaires, un accord a permis une meilleure prise en compte du temps de travail effectif, la mise en place d’une allocation repas et de dégager des heures dédiées à la formation.

Mais l’acteur syndical et les partenaires investis dans la lutte contre l’exclusion ont besoin de l’implication pleine et entière de l’État. « Il doit soutenir la cohésion et la solidarité nationale, mais aussi la coordination des actions et des acteurs, les partenariats et les expérimentations », affirme Jacques Rastoul. Une meilleure cohérence entre l’État, les collectivités locales, les partenaires sociaux, les structures d’insertion et les associations est urgente. « Le mille-feuille actuel nuit à l’efficacité recherchée. » La CFDT souhaite également l’instauration d’un financement de la lutte contre les exclusions et la pauvreté par une contribution progressive, spécifique, assise sur tous les revenus.

Les leviers sont donc nombreux pour que soit menée en France une politique efficace de lutte contre la pauvreté et l’exclusion, à condition que tous les acteurs concernés travaillent ensemble avec les mêmes objectifs.
 
  
 
Après dix-huit ans d’existence, le RMI a atteint ses limites
 

Le revenu minimum d’insertion doit évoluer pour sortir de l’exclusion ses titulaires toujours plus nombreux et aux parcours très différents.
 
Depuis quelques jours, les conditions de cumul de certains minima sociaux, dont le RMI (revenu minimum d’insertion), avec les revenus du travail ont été revues, pour inciter plus de personnes à reprendre un emploi. La décentralisation du RMI, créé en 1988, fait l’objet d’un bilan élaboré par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui a auditionné les partenaires sociaux sur le sujet en septembre. Son rapport devrait être remis prochainement. La CFDT a soulevé les inégalités territoriales que la décentralisation n’a pas corrigées, le poids sur les départements des actions d’insertion et l’hétérogénéité des allocataires, entre les personnes diplômées ou non, immédiatement employables ou très éloignées du monde du travail.

Le nombre de titulaires du RMI a atteint 1,3 million de personnes en 2006, en comptant les Dom-Tom. Un quart des Rmistes a moins de 30 ans, un tiers est au RMI depuis quatre ans et plus. Il faut rappeler que le RMI est une allocation différentielle : les 433,06 € accordés pour une personne seule sont un maximum, puisque diverses aides et allocations en sont déduites. La loi de lutte contre l’exclusion et la pauvreté de 1998 a introduit la possibilité de cumuler un salaire et le RMI pendant trois mois. Les conditions du cumul ont été revues puisque la loi « pour le retour à l’emploi et sur les droits et les devoirs des bénéficiaires des minima sociaux », votée le 23 mars dernier, ajoute une prime de 150 € par mois pendant les neuf mois restant ainsi qu’une prime de 1 000 € versée au quatrième mois de contrat. Des mesures encore loin du projet de revenu de solidarité active (RSA), soutenu par la CFDT, et dont la dimension est bien plus large.

En décembre 2003, la loi de décentralisation du RMI crée le CI-RMA (contrat insertion - revenu minimum d’activité), destiné au secteur marchand, et dont les garanties en matière de protection sociale ont été améliorées, à la demande notamment de la CFDT. Mais seuls dix-huit départements ont décidé de le mettre en œuvre. Il s’agit pourtant, avec le CIE (contrat initiative emploi), du seul contrat aidé destiné au secteur marchand. La prochaine évolution du RMI pourrait s’inscrire dans la remise à plat de l’assurance chômage, pour une meilleure articulation entre les solidarités nationale et salariale.
 
Frédéric Delaporte © CFDT (mis en ligne le 17 octobre 2006)
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