Dialogue social à Eurocopter ?
Connaissances ou compétences ? |
Le 8 décembre s’est ouverte à Eurocopter une négociation sur le droit syndical et le dialogue social dans l’entreprise. Cette négociation fait suite à l’accord EADS pour prendre en compte la représentativité de chaque organisation syndicale conformément à la loi de 2008. L’accord vise aussi à favoriser « le dialogue social » dans l’entreprise.
Avec la nouvelle loi, un accord d’entreprise ne pourra être valide que s’il est signé par des organisations qui représentent ensemble au moins 30 % des salariés. Une organisation syndicale ne sera représentative que si elle dépasse 10 % aux élections des Comités d’Etablissement. Ces mesures s’appliqueront à l’échéance des prochaines élections soit fin 2010 pour Marignane et mi-2011 pour La Courneuve. Le choix des salariés sera donc déterminant et les salariés auront l’entière responsabilité par leur vote de la politique sociale menée dans notre entreprise.
Pour l’UNITE CFDT-CGT, le dialogue social s’entend notamment par :
- Le respect de toutes les organisations syndicales et en l’occurrence l’UNITE qui représente près de 27 % des salariés.
- Par un processus de négociation qui permet d’aboutir à des accords qui tiennent compte des réalités de l’entreprise et de celles des salariés.
- Par une prise en considération des problèmes de salariés remontés par les organisations syndicales sur le terrain
Ces derniers mois, nous constatons des dérives qui remettent en cause le dialogue social dans Eurocopter avec :
- Des notes d’applications d’accords non négociées par les organisations syndicales qui remettent en cause le sens même de l’accord, qu’il soit signé ou pas (SAFE).
- Des « réunions de discussions » sur les primes sans marge de négociation
- Des décisions qui tombent par note de la Direction (douches, primes) suite à un courrier. A quoi sert – il d’aller dans les réunions, si les décisions sont prises en dehors ?
A cela s’ajoutent les accords EADS qui s’appliquent sans marge de négociation à Eurocopter, comme l’accord séniors, ou pire l’accord sur l’intéressement « discuté » au niveau du Comité d’Entreprise Européen d’EADS Nv.
Ces dérives ne sont pas sans conséquences et ne sont pas anodines. Ainsi nous nous félicitons d’apprendre par note de l’octroi d’une prime exceptionnelle de 100 € pour tous les salariés qui bénéficiaient jusqu’à l’accord SAFE d’un temps de douche spécifique.
Nous nous interrogeons par contre sur les critères qui seront retenus pour l’octroi effectif de cette prime, sachant que rien n’a été négocié, ni même discuté.
Allons-nous sombrer dans le « clientélisme » et « les amis de mes amis » ?
Nous souffrons à Eurocopter du syndrome « il vaut mieux des connaissances que des compétences ».
Ce système profondément inégalitaire et injuste est préjudiciable aux intérêts même de l’entreprise et finalement de chacun d’entre nous !
Ce système conduit inévitablement aux résultats catastrophiques de l’enquête GALLUP. Ce système décourage même les plus motivés, qu’ils soient non-cadres ou cadres.
Pour l’UNITE CFDT – CGT, dans l’intérêt de notre entreprise, il est temps de revenir à un dialogue social qui ne soit pas de façade.
Un dialogue social constructif doit accepter la contradiction, les propositions, la critique constructive, etc. !
N’oublions pas aussi que les programmes TIGRE et NH90 qui nous font vivre aujourd’hui existent grâce à la mobilisation de toutes les organisations syndicales lorsque cela a été nécessaire et que les commandes étaient menacées.
La négociation qui s’ouvre sur la représentativité et le dialogue social est une réelle opportunité pour que notre entreprise se hisse au niveau de relations sociales dignes du XXIème siècle !
A chacun de prendre ses responsabilités…
commenter cet article …